Le principe même de la musicothérapie est basé sur le fait que la musique peut modifier l’évolution de la maladie par des effets psychophysiologiques.
Synthèse des principaux modes d’action de la musicothérapie
Mécanismes physiologiques
Les relations musique-cerveau sont très complexes. En imagerie fonctionnelle, la musique provoque une interaction permanente entre les deux hémisphères. Le traitement musical sollicite un réseau neuronal, impliquant les quatre lobes cérébraux et le cervelet, et met en jeu les structures cérébrales adjacentes1. Une étude montre aussi que le corps calleux, centre de la communication entre les deux hémisphères, est plus développé chez les musiciens2. L’hypothèse selon laquelle la musique peut modifier les constructions neuronales impliquées a été démontrée3. Même si certains résultats d’études physiologiques ne nous permettent pas encore de comprendre parfaitement le mode d’action de la musique, d’autres études contrôlées ont prouvé son efficacité dans le traitement de la douleur. Une action sensorielle a été observée, en provoquant une contre-stimulation des fibres afférentes4. D’autres auteurs signalent que la musique favorise une action cognitive en évoquant des images et des souvenirs et en détournant l’attention5. Une action affective a aussi été démontrée en modifiant l’état d’humeur, stimulant ainsi la production d’endorphine et favorisant les aspects émotionnels6,7. Enfin, il a été vérifié que la musique exerce une action comportementale en agissant sur l’hypertonie musculaire et la psychomotricité8.
Mécanismes psychologiques
Les séances de musicothérapie débutent par un entretien, étape essentielle à la relation patient-thérapeute. Par ailleurs, cet entretien permet au musicothérapeute de prendre en compte la vie affective et émotionnelle du patient. La musique est alors choisie en fonction des goûts personnels de celui-ci.
Le temps de parole proposé au patient à la suite de l’audition ou de la pratique instrumentale permet à celui-ci de verbaliser ses sentiments et d’évacuer ses « maux ». L’émotion véhiculée par la musique évoque des souvenirs et permet au patient de ressentir le calme, le bien-être, la détente et la sérénité, souvent peu ressentis sous l’effet de la maladie. Cependant, l’action psychologique agit de manière très subjective, identique à toute prise en charge psychothérapeutique où interviennent les notions de transfert et de contre-transfert.
Références
1 Sergent J. De la musique au cerveau, par l’intermédiaire de Maurice Ravel. médecine/science 1993 ; 9: 50-8.
2 Parsons LM. Exploring the functional neuroanatomy of music performance, perception, and comprehension. Annals of the New York Academy of Sciences 2001 ; 930: 211-31.
3 Rauschecker JP. Cortical lasticity and music. Ann NY Acad Sci 2001 ; 930: 330-6.
4 Gardner LA. Effects of Individualized Versus Classical “relaxation” Music on the Frequency of agitation with Alzheimer’s disease and related disorders. Int Psychogeriatr 2000 ; 12: 49-65.
5 Guétin S, Graber-Duvernay B, Blayac JP, Calvet C, Hérisson C. Effets de la musicothérapie sur les douleurs rhumatismales chroniques rachidiennes. Douleurs, ed Masson 2003 ; 4: 37-40.
6 Magill-Levreaut L. Music therapy in pain symptom management. J palliat care 1993 ; 9: 42-8.
7 Wang SM, Kulkarni L, Dolev J, Kain ZN. Music and preoperative anxiety: A randomized, controled study. Anesth Analg 2002 ; 94: 1489-94.
8 Guétin S, B layac JP, Picot MC, Giniès P, Graber-Duvernay B, Hérisson C. Intérêt de la musicothérapie dans les lombalgies chroniques (étude randomisée, contrôlée sur 65 patients). Ann Réadaptation Méd Phys 2003 ; 46: 448-51.
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